Dans cet article, nous aimerions revenir sur les enjeux d’un réseau numérique IP par radio, construit et entretenu par la collectivité radioamateur. Les sections USKA et les radio-clubs indépendants ont un rôle très important à jouer et voici pourquoi.
Les sections USKA et les radio-clubs indépendants poursuivent tous le même but, celui de réunir les intéressés dans des activités liées à nos passions et de susciter de l’intérêt pour notre hobby. Cependant, aujourd’hui, le monde de l’intercommunication numérique a connu un développement fulgurant et une multitude de systèmes sont interconnectés pour nous permettre d'exercer tout ou partie de nos activités de radioamateurs. Ces associations radioamateurs ont donc elles aussi un rôle majeur à jouer dans l’harmonisation de ces interconnexions qui tombe dans le cheptel collectif. Il serait ainsi normal que toutes les associations parrainent ce système d’interconnexion IP qu’est le HAMNET.
Aujourd’hui, ce réseau commence à bien s’étendre sur tout le territoire suisse. Il fonctionne sur le principe de l’auto-routage des flux, s'adaptant en temps réel à l'état des interconnexions. Son principe de fonctionnement est le même que celui d’Internet, mais il a l’avantage de subsister en cas de défaillance de ce dernier, puisqu’il fonctionne par radio. Il utilise du matériel du commerce sur des fréquences publiques. En effet, pour construire rapidement un tel réseau, il aurait été impossible que les radioamateurs financent à l’échelle d’un pays des équipements spécialement construits, forcément très onéreux. Mais si un jour des subventions étatiques venaient à être attribuées, cela pourrait bien évidement évoluer. Mais ne rêvons pas trop, du moins pour l’instant !
Le réseau HAMNET est destiné à des usages en rapport avec les activités personnelles des radioamateurs. Ce réseau peut certes transporter Internet à des fins utiles au radio-amateurisme, toutes proportions gardées, mais son utilisation doit cependant correspondre à une utilisation personnelle conforme à notre éthique. Les associations d’intérêt technique qui déploient le réseau restent vigilantes sur ce point et pour le moment tout se passe bien.
Une évidence : les commerciaux ne trouvent pas d’intérêt financier à échafauder un tel réseau, qui en fait n’apporte aucun retour sur investissement. Seuls les radioamateurs pouvaient s’attaquer à ce défi et les professionnels des télécommunications commerciales sont parfois interloqués par l’efficacité et la résilience du HAMNET.
Les enjeux sont faciles à comprendre : le HAMNET permet de raccorder des points de services radioamateurs, qui idéalement doivent pouvoir rester fonctionnels en cas de crise. De ce fait, ce réseau radioamateur est valorisé comme un réseau secondaire utile en cas d’événements inattendus, qu’ils soient cataclysmiques, énergétiques, climatiques, ou autres encore, et il est susceptible d’apporter de l'aide dans une grande variété de situations.
Certain cantons ont déjà instauré bon nombre de collaborations entre des sections de l’USKA et leurs autorités. On entend par là des contrats de collaboration très bien définis. La communication VoIP sauvegardée énergétiquement est le point crucial représentant la passerelle entre les services radioamateurs et ceux qui ne le sont pas. On répond ainsi à la nécessité absolue de garder le contact entre les communicants. Certains points sont déjà opérationnels et les différents serveurs de téléphonie VoIP interconnectés sont déjà capables de fonctionner, tant en autarcie qu’en intercommunication entre le monde radioamateur et certains points vitaux. Ce réseau téléphonique homogène devient donc un réseau de télécommunication secondaire, pouvant supporter des ruptures d’Internet, et permet de tirer profil des compétences des radioamateurs.
L’engagement officiel en cas de crise en Suisse, et les collaborations qui en découlent, sont du ressort du Canton et non de la Confédération.
Des informations parviendront dans le futur aux associations, car un travail silencieux se fait. Lorsqu’il aura abouti, il deviendra possible d’offrir des services en tant qu’association radioamateur, étant entendu que leur raccordement au HAMNET par voie radio fait partie des priorités essentielles.
La collectivité radioamateur attend des associations une réelle implication et qu’elles deviennent les parrains du HAMNET. Actuellement, sur le plan technique, l’heure est à la cohésion au niveau des acteurs du réseau et c’est pour cela qu’il est important que les associations radioamateurs demandent à être raccordées. Les associations d’intérêt technique régionales, telles que le SWISS-ARTG coté Suisse alémanique et l’IAPC côté Romandie, s'investissent énormément pour apporter leur savoir-faire structurel, au cas où notre pays devait déplorer des situations de crise. Ces deux associations n’ont pas comme vocation première de créer le besoin ou de générer des services, mais plutôt d’inciter les associations radioamateurs à contribuer au réseau en créant des services qu’elles pourront mettre à disposition, sauvegardés énergétiquement autant que possible. Le rôle de ces deux associations régionales d’intérêt technique est axé principalement sur la mise en place du réseau, ainsi qu’apporter l’aide nécessaire aux associations locales pour s’y raccorder. Bref ! La balle est dans le camp des sections USKA et des radio-clubs indépendants pour qu’à terme la Suisse soit complètement couverte par le réseau HAMNET grâce à leurs parrainages.
Exemples de services actuels :
- Relais numériques
- SDR’s
- VoIP (téléphonie numérique)
- Stations radio déportées
- Serveur WEB
- Télégestion
- Géolocalisation
- IP’Cam
- Moyens de communication numériques de secours
- Supports techniques …. etc.
Actuellement, dans toute la Suisse, de nombreux relais numériques situés en altitude sont raccordés par un lien avec le HAMNET ; plusieurs SDR’s bien connus, des sites de contests et des locaux de clubs sont aussi raccordés. Malheureusement, il semblerait que les membres de ces associations n’y sont pas sensibles. Un manque d’information aux membres par les personnes compétentes au sein des associations en est probablement la cause.
En fait, beaucoup d’activités sont aujourd’hui gérées grâce au HAMNET et cela peut encore fortement progresser grâce à l’imagination de chacun et à la solidarité.
Pour conclure, il est à relever que beaucoup de radioamateurs ne se posent pas de questions lorsqu’ils utilisent des installations, comme des relais numériques et des SDR’s, ou visitent depuis Internet des sites WEB hébergés sur le HAMNET. Ils ne se doutent souvent pas qu’ils passent par ce réseau extraordinaire qui appartient à la collectivité radioamateur. Il était donc utile de le relever, afin que chacun prenne conscience de cette réalité.
